Quand on leur reparle du 22 mai, beaucoup de maires s’assombrissent, grimacent ou lèvent les yeux au ciel. Ce jour de printemps, Emmanuel Macron prononçait devant un parterre d’invités un long discours sur les banlieues sous le slogan « une chance pour chacun ». Ce qui a choqué les édiles ? Le ton et l’affront présidentiel fait à Jean-Louis Borloo, dont le rapport avait été enterré pour dévoiler un bouquet de mesures « décousu », selon Sylvine Thomassin, maire de Bondy, très en colère ce jour-là. A défaut de proposer un plan chiffré et de reprendre les 19 propositions formulées par l’ancien ministre et maire de Valenciennes, le chef de l’Etat avait préféré expliquer sa « méthode » et présenter plusieurs mesures : la création d’une « cour d’équité territoriale », la mise en place de 30.000 places en crèche dans les quartiers prioritaires, un plan de lutte contre le trafic de drogues d’ici juillet et une promesse de 30.000 stages de 3e pour les élèves des banlieues. Ces annonces ont-elles été suivies d’effet dans les quartiers prioritaires de la ville, qui comptent 5,6 millions d’habitants ? Six mois plus tard, les réponses varient beaucoup selon les territoires.
Pour en savoir plus : 20 minutes – du 21 novembre 2018