À l’occasion de l’adhésion de la ville de Strasbourg (67), Benjamin Soulet, adjoint à la maire en charge de l’équité territoriale, de la politique de la ville et de la rénovation urbaine, a répondu à nos questions.
Pourquoi avez-vous décidé d’adhérer à Ville & Banlieue ?
Pour renforcer le réseau des collectivités adhérentes afin de porter plus haut la voix des habitant.es et des acteurs des quartiers populaires au niveau national et défendre les intérêts de ces territoires pour lesquels les moyens alloués par le droit commun ne sont largement pas à la hauteur des besoins criants dans tous les secteurs (éducation, emploi, logement, santé, transition écologique, lutte contre les discriminations, tranquillité publique…).
Pour échanger et partager avec d’autres collectivités et s’enrichir mutuellement aux niveaux politique et technique.
Quelles sont les spécificités de votre territoire ?
La ville de Strasbourg est marquée par un taux de pauvreté très élevé (26%) et par de très fortes inégalités socio-spatiales. Elle appartient également à l’EPCI (Eurométropole de Strasbourg) la plus inégalitaire en termes d’écarts de revenu entre les plus riches et les plus pauvres (hors région parisienne, à égalité avec la métropole de Lyon).
Strasbourg compte 15 QPV (sur les 21 de l’EPCI), qui rassemblent 25% de la population municipale. Une spécificité du territoire strasbourgeois est également la très bonne desserte de nos QPV par les transports en commun en site propre : tous sont reliés au réseau de tramway et au BHNS pour l’un d’entre eux.
Pouvez-vous présenter un projet innovant que vous avez mis en place dans votre collectivité sur un sujet lié à la question des banlieues ou de la politique de la ville ?
Partant du constat d’un territoire très inégalitaire, la maire de Strasbourg a décidé en 2020 de créer une délégation à l’équité territoriale, qui intègre la politique de la ville mais la dépasse dans l’objectif de réorienter l’ensemble de nos investissements en directions des quartiers qui présentent le plus de besoins et qui ont été les moins dotés par le passé.
Dans cette perspective, un projet innovant a été celui de la territorialisation de notre PPI 2021-2026 (plan pluriannuel d’investissement) à l’échelle des 20 quartiers élu.es de notre ville. Nos investissements sur le mandat ont été réfléchis et calculés à l’échelle de chaque quartier dans un objectif de rééquilibrage, en se basant une mesure des investissements passés par quartiers entre 20024 et 2019 (fruits d’un gros travail « archéologique » avec notre direction des finances). Un exemple innovant de mobilisation du droit commun en direction de nos QPV.