Rezé organise des conférences citoyennes

Pourquoi ?

La Ville de Rezé a une longue expérience en matière de démocratie participative. Elle fut en 1992 l’une des premières communes de France à se doter d’un Conseil économique et social communal. S’y sont ajoutés par la suite sept Conseils consultatifs de quartier, deux agendas 21, un plan éducatif local, etc.

Tout en réfléchissant avec les acteurs à une redynamisation du dialogue citoyen, l’équipe municipale élue en mars 2014 a souhaité expérimenter rapidement un nouveau dispositif d’évaluation et de co-construction.

Les conférences citoyennes sont nées de la volonté du maire, Gérard Allard, de s’attaquer aux préoccupations qui ont fortement émergé durant la campagne électorale des municipales en 2014 : la réforme des rythmes scolaires, la situation des Roms et des occupations illégales, et la sécurité dans la ville. Et du constat fait par les élus de la volonté forte des Rezéens de s’impliquer sur des thèmes importants à leurs yeux.

Comment ?

Premier dossier : les nouveaux rythmes scolaires. Les objectifs : faire un diagnostic de l’existant, et produire des préconisations pour la rentrée 2015. Pour la composition de la conférence, ont été retenus des parents d’élèves, des enseignants et des acteurs de l’éducation. Le mandat donné aux 26 membres de la conférence leur demandait de réussir à dépasser leur position individuelle pour endosser la responsabilité d’un travail de groupe.

Les membres se sont réunis à neuf reprises, sous la présidence d’une personnalité de la société civile, Jean-Jacques Blanc, principal de collège à la retraite. Puis la conférence a organisé un forum public de présentation de ses travaux. Cette étape a été unanimement reconnue comme décisive dans la prise de conscience par le groupe de ses responsabilités.

Nourrie de cette première expérience, la deuxième conférence suit un processus légèrement différent, puisque les membres permanents sont chargés, parallèlement à leurs échanges, d’auditionner les acteurs – migrants, riverains, associations, institutions … susceptibles d’éclairer leurs débats.

Quel bilan ?

La première conférence citoyenne sur les rythmes scolaires a permis de dégager 26 propositions mises en œuvre pour la rentrée scolaire 2015. Mais elle a aussi offert un espace d’expression à l’ensemble de la communauté éducative (enseignants, animateurs, parents d’élèves) qui a eu pour effet d’écarter les préjugés et d’éviter les réactions allergiques. Cela s’est fait lentement mais de façon profonde et durable.

La conférence sur les migrants européens dans la cité est en cours. Le sujet est complexe, touche à nos valeurs et génère de forts conflits entre les personnes concernées. C’est pourquoi il est essentiel de renouer le dialogue et de donner toute sa chance à la production d’un travail collectif.

 

Le projet en photos

© Thierry Mezerette / Ville de Rezé

 

L’interview d’Hervé Neau, adjoint au dialogue citoyen

Dans quel contexte sont nées les conférences citoyennes ?
Hervé Neau : La municipalité a souhaité mettre en débat des thèmes qui avaient émergé des rencontres avec les habitants lors de la campagne électorale de 2014. Faire dialoguer les parties prenantes de ces dossiers dans le cadre de conférences citoyennes a paru être un moyen réel de nourrir et d’enrichir le dialogue citoyen. Le résultat de la conférence consacrée aux rythmes scolaires l’a confirmé. Deux autres sujets sont à l’ordre du jour : les migrants, conférence actuellement en cours, et la sécurité. Ces conférences sont une façon de co-construire les politiques publiques avec les habitants.

Avez-vous rencontré des difficultés ?
H.N. : Le maire a souhaité que la conférence sur les rythmes scolaires démarre ses travaux au plus vite, afin que les premières préconisations soient adoptées dès la rentrée 2015. Le service Démocratie locale a été sollicité très rapidement pour mettre en place la conférence, aidé par un médiateur qui a permis de favoriser le déroulé des séances et la progression. Les services se sont fortement impliqués pour rendre cette première conférence efficace, malgré le calendrier serré.

Aménager le temps de la réflexion et le temps de l’action, tel est l’enjeu de ces conférences. Celle sur les migrants européens dans la cité pose cette question de manière très prégnante : à une situation intolérable correspond un désir légitime d’agir vite, mais la complexité des problèmes à résoudre exige de prendre le temps de la réflexion pour trouver des solutions durables.

Quelles évolutions du dispositif envisagez-vous ?
H.N. : Nous avons mis en marche une méthode de travail différente, démontré que l’on peut faire des changements notables d’organisation. La première conférence a été très satisfaisante sur le rendu. Nous souhaitons continuer dans cette démarche de co-construction qui bouscule les pratiques actuelles. On doit pouvoir améliorer le procédé.

Pour la seconde conférence, nous faisons évoluer le dispositif : les parties prenantes – migrants, riverains, associations, institutions diverses, personnalités qualifiées, etc. – seront auditionnées par un panel de citoyens volontaires qui ont motivé leurs candidatures. Et le calendrier est moins contraint : leurs préconisations sont attendues pour 2016.

 

Le témoignage de M.V, parent d’élève

Je reste admirative devant ce travail fourni, dans cette expérience toute nouvelle pour moi mais très instructive.

Le témoignage de S.L, enseignante

C’est avec grand plaisir que j’ai participé à cette conférence citoyenne. Ce travail a permis de faire émerger nos différents points de vue. J’ai découvert la démocratie participative, j’espère que cette conférence citoyenne sera prise en compte et qu’elle aboutira à des actions concrètes.