Requalification urbaine à Martigues : la place des Aires se transforme avec les habitants

La ville de Martigues se lance dans un ambitieux projet de requalification de la Place des Aires, mettant en avant une démarche innovante de concertation et de démocratie participative. Retour sur les raisons, les méthodes et les premiers bilans de cette initiative transformante.

Pourquoi ?

La requalification de la Place des Aires s’inscrit dans une vision globale de réaménagement urbain de la ville de Martigues. La place, aujourd’hui principalement dédiée au stationnement, se situe en bordure de l’étang de Berre, un emplacement stratégique et attractif. L’objectif principal est de transformer cet espace en un lieu de vie paysager, répondant aux besoins des habitants tout en valorisant le cadre naturel exceptionnel.

Ce projet est né d’une volonté politique forte de poursuivre les aménagements entrepris précédemment, notamment autour du Jardin de la Rode et de la plage de Ferrières. La majorité municipale souhaitait créer un espace convivial et accessible, capable de rassembler les habitants. L’idée est de redonner à la population un espace de qualité favorisant le lien social.

En outre, la place des Aires, de par sa localisation centrale, joue un rôle crucial dans la dynamique urbaine et économique de la ville. Le projet vise aussi à revitaliser cette zone en y attirant plus de visiteurs et en soutenant les commerces locaux. Transformer un espace essentiellement dédié au stationnement en un lieu de vie et de rencontre témoigne d’une ambition de modernisation et de développement durable. En réaménageant la Place des Aires, la municipalité de Martigues répond à une demande croissante des habitants pour des espaces verts et des environnements urbains plus agréables et fonctionnels.

Comment ?

La particularité de ce projet réside dans sa démarche de concertation citoyenne. La municipalité de Martigues a initié une série de rencontres et d’ateliers avec les habitants dès le mois de janvier. Pendant trois mois, plus de vingt rendez-vous ont été organisés, comprenant des réunions publiques, des balades urbaines et des ateliers à la maison du projet. L’objectif était d’inclure le maximum d’habitants dans le processus de décision.

Parallèlement aux rencontres physiques, une plateforme numérique a été mise en place, permettant de recueillir environ 450 contributions individuelles. Cette innovation a permis de toucher un public plus large, notamment des actifs souvent absents des conseils de quartier. Les avis recueillis ont porté sur plusieurs aspects : l’aménagement paysager, les usages de la place et la question cruciale du stationnement.

La concertation a permis de recueillir une diversité d’opinions et de propositions, enrichissant ainsi le projet initial. Les habitants ont pu exprimer leurs attentes et leurs préoccupations, notamment en ce qui concerne la compatibilité entre les nouvelles fonctions de la place et le maintien de certaines commodités, comme le marché hebdomadaire.

L’une des principales préoccupations était la gestion du stationnement. La Place des Aires étant un point central pour le stationnement des véhicules, notamment pour les visiteurs du centre-ville, il a fallu trouver un compromis entre la réduction des places de parking et la création d’un espace plus vert et plus agréable pour les piétons. Les solutions proposées incluent le déplacement des places de stationnement vers des zones périphériques et la création de parkings végétalisés, intégrés harmonieusement dans le paysage urbain.

Les rencontres ont été l’occasion de dialogues constructifs, permettant aux différents acteurs de comprendre les contraintes techniques et environnementales du projet. Par exemple, la question de la pollution du sol en bordure de l’étang a été un défi à surmonter. Des solutions techniques ont été trouvées pour assurer la viabilité du projet tout en respectant les impératifs écologiques et de sécurité.

Quel bilan ? 

Les résultats de cette concertation sont encourageants. Les échanges ont permis de trouver un compromis entre les besoins de stationnement et la volonté de créer un espace vert agréable. Le projet final prévoit de végétaliser une grande partie de la place, tout en maintenant un nombre réduit de places de parking. La flexibilité du projet permet également d’envisager une diminution future du stationnement si la demande évolue.

Le chantier, qui devrait débuter à l’automne, sera suivi de près par les habitants grâce à des visites de groupes et une communication continue via la plateforme numérique. Cette initiative est perçue comme un succès en termes de participation citoyenne, démontrant l’importance de la démocratie participative dans la réalisation de projets urbains.

La municipalité prévoit également de suivre et d’évaluer l’impact du projet une fois celui-ci terminé. La plateforme numérique restera active pour permettre aux habitants de continuer à donner leur avis et à proposer des améliorations. Cette évaluation continue permettra de mesurer l’usage de l’espace requalifié et son impact sur la qualité de vie des citoyens. Les premières phases d’aménagements, comme la plage de Ferrières, ont déjà montré des résultats positifs en termes de partage et de convivialité, et l’on espère que la Place des Aires suivra cette tendance.

En conclusion, le projet de requalification de la Place des Aires à Martigues illustre parfaitement comment une démarche participative peut enrichir et orienter les décisions municipales. Il s’agit d’un exemple inspirant pour d’autres communes, mettant en lumière les bénéfices d’une concertation active et inclusive.

Le projet en images

Crédits photo : Mairie de Martigues

L’interview de Nathalie Lefebvre, adjointe au maire de Martigues

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le projet de requalification de la Place des Aires ?

Nathalie Lefebvre : Ce projet vise à transformer un espace public du centre-ville, actuellement dédié principalement au stationnement, en un lieu urbain paysager. L’objectif est de poursuivre les aménagements précédents, comme ceux du Jardin de la Rode et de la plage de Ferrières, pour créer un espace de vie convivial et accessible à tous les habitants. Nous voulons que cet espace devienne un lieu de rencontre et de détente, propice aux échanges et à la convivialité.

Comment s’est déroulée la concertation avec les citoyens ?

Nathalie Lefebvre : La concertation a eu lieu entre janvier et mars 2024, avec plus de vingt rendez-vous comprenant des réunions publiques, des balades urbaines et des ateliers à la maison du projet. Nous avons également mis en place une plateforme numérique qui a recueilli environ 450 contributions, notamment de la part des actifs qui ne participent pas habituellement aux conseils de quartier. Cette démarche a permis d’impliquer un large public et de recueillir une diversité d’opinions, ce qui a enrichi le projet initial.

Quels ont été les principaux points soulevés par les citoyens lors de cette concertation ?

Nathalie Lefebvre : Les citoyens ont principalement discuté de l’aménagement paysager, de l’usage de la place pour le marché hebdomadaire, et de la question du stationnement. Trouver un équilibre entre les besoins de stationnement et la création d’un espace vert agréable était un enjeu majeur. Les discussions ont permis de proposer des solutions adaptées, y compris la possibilité de revoir le stationnement à l’avenir si nécessaire. Les habitants étaient particulièrement soucieux de maintenir l’accessibilité du centre-ville et de soutenir les commerces locaux.

Avez-vous rencontré des oppositions ou des défis particuliers durant cette concertation ?

Nathalie Lefebvre : Oui, la question du stationnement a été particulièrement délicate, avec des avis très partagés. Cependant, la concertation a permis de trouver des compromis et d’intégrer les différentes perspectives des habitants. Les conseils de quartier, qui existent depuis 40 ans, ont joué un rôle majeur en facilitant ces échanges et en trouvant des solutions collectives.

Quels enseignements tirez-vous de cette expérience de concertation ?

Nathalie Lefebvre : Cette expérience a renforcé notre conviction que la démocratie participative est essentielle pour répondre aux besoins des habitants. Elle nous a également montré l’importance de multiplier les dispositifs de concertation pour toucher un public plus large. Nous comptons poursuivre et améliorer ces démarches pour d’autres projets futurs, en nous appuyant notamment sur les outils numériques. La plateforme utilisée pour ce projet a été un succès et nous envisageons de l’étendre à d’autres initiatives municipales.

Comment allez-vous suivre et évaluer l’impact du projet une fois terminé ?

Nathalie Lefebvre : Nous avons prévu d’évaluer l’usage de l’espace requalifié et son impact sur la qualité de vie des citoyens. Les premières phases d’aménagements, comme la plage de Ferrières, ont déjà montré des résultats positifs en termes de partage et de convivialité, et nous espérons que la Place des Aires suivra cette tendance. Nous prévoyons également d’organiser des visites de chantier et des rencontres régulières pour tenir les habitants informés de l’avancement des travaux.
Nous allons également maintenir la plateforme numérique active pour continuer à recueillir les avis des habitants sur d’autres projets.

Quelles sont les prochaines étapes pour ce projet ?

Nathalie Lefebvre : Le chantier devrait commencer à l’automne et se poursuivre jusqu’en 2025. Nous avons planifié une série d’activités pour impliquer les habitants tout au long du processus, notamment des visites de chantier et des ateliers de plantation. Une fois le projet terminé, nous continuerons à travailler avec les citoyens pour nous assurer que l’espace répond à leurs besoins et qu’il reste un lieu de vie dynamique et inclusif.

Fiche d'identité de la communeLe projet en chiffresPour aller plus loin
  • Nom : Martigues
  • Département : Bouches du Rhône
  • Région : Provence Alpes Côte d’Azur
  • Population : 48 568 habitants
  • Maire : Gaby Charroux
  • Site internet : Site de la ville
  • 10 000 m² d’aménagement en coeur de ville
  • 22 réunions ou rencontres en présentiel
  • 273 participants
  • 449 contributions sur la plateforme numérique
  • 94 contributions par écrit (courrier et questionnaire papier)
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