Cette dernière décennie a vu nos quartiers changer, avec des démolitions, des réhabilitations. De nouveaux quartiers ont émergé à la plus grande satisfaction des citoyens. Cela n’a pas tenu à un miracle mais à un engagement convergent de l’État, de l’ANRU, des bailleurs, d’Action Logement, des collectivités, des locataires.
Interview de Gilles Leproust :
« Association de maires de villes populaires, nous sommes au cœur des enjeux posés aux acteurs du logement social. Pas une semaine où un habitant ne vient nous voir en mairie pour une demande de logement, pour déménager, pour réclamer des travaux ou se plaindre de son environnement. Ce qui est parfois démoralisant, c’est d’avoir le sentiment de ne pouvoir leur apporter une réponse concrète. Dire cela ne signifie pas que les bailleurs sociaux ne se démènent pas pour être toujours plus à l’écoute de leurs locataires ou des demandeurs, mais les politiques menées ces dernières années ne leur ont pas facilité la tâche. C’est particulièrement vrai avec la loi de finances 2018 et la récente loi Élan. Cette situation nous inquiète car nous avons, dans beaucoup de nos quartiers prioritaires, des projets de rénovation urbaine portés par l’ANRU, et le moins que nous puissions dire, c’est qu’ils font beaucoup de surplace… et cela au grand désespoir des locataires et, plus généralement, des habitants de nos communes.
Cette dernière décennie a vu nos quartiers changer, avec des démolitions, des réhabilitations. De nouveaux quartiers ont émergé à la plus grande satisfaction des
citoyens. Cela n’a pas tenu à un miracle mais à un engagement convergent de l’État, de l’ANRU, des bailleurs, d’Action Logement, des collectivités, des locataires…[…] Avec la loi Lamy, il y a eu la volonté de réconcilier l’urbain et l’humain, c’est indispensable car, en parallèle à l’urgence à « casser les barres », il y a exigence à régler ce cancer que représentent le chômage, la précarité et la misère dans nos quartiers. Engagés au quotidien dans nos territoires, nous sentons bien l’urgence de la situation, l’appel de Grigny en a été un révélateur en octobre 2017.
Aujourd’hui, président de la République, Gouvernement, acteurs locaux sont au pied du mur. En effet, rêver à un lendemain plus radieux pour les Hlm et leurs habitants passe par résoudre sans attendre les énormes défis auxquels nous sommes confrontés. Nous savons, pour travailler étroitement avec eux, que les acteurs du logement social y sont prêts; nous le sommes également. Alors, assez perdu de temps, mettons toutes nos énergies au service de cet objectif, que nos gouvernants
nous fassent confiance et ainsi nous écrirons de nouvelles pages de la belle histoire des Hlm. Les maires de banlieue sont prêts. »
Pour en savoir plus : Rapport USH – du 05 septembre 2018