Présent pour écouter les derniers débats de la journée du Forum national des conseils citoyens du 27 octobre, le Président de la République a dressé un bilan positif de son action en faveur de la politique de la ville et de la rénovation urbaine. Confirmant certaines des annonces faites par le Premier ministre au Congrès des HLM en septembre, il n’a pourtant pas levé toutes les interrogations des élus et des acteurs territoriaux.
DPV, DSU : les montants confirmés
La dotation politique de la ville (DPV) sera bien abondée annuellement « de 50 millions d’euros supplémentaires ». Quant à la DSU, elle augmentera bien de 180 millions d’euros comme les années précédentes (même si le système de la « DSU-cible » est profondément remanié), « une augmentation significative pour soutenir les capacités d’investissement des collectivités », selon les mots du Président. De ce point de vue, les chiffres annoncés correspondent bien aux premières projections du PLF 2017.
NPNRU : 6 milliards au lieu de 5… mais qui financera ?
S’agissant du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU), François Hollande a annoncé 1 Md€ de crédits supplémentaires, soit 20% de plus par rapport aux 5 milliards engagés initialement : 1 milliard « pas simplement destiné à améliorer le bâti » mais qui devra servir à « tout ce qui fait la vie dans un quartier… les écoles, les équipements culturels, les lieux de médiation, les équipements sportifs », y compris les équipements numériques et le développement économique.
Plusieurs questions viennent tout de même tempérer l’optimisme des acteurs de terrain quant à cette apparente très bonne nouvelle.
Cette annonce sera-t-elle confirmée par un amendement gouvernemental dans la discussion du PLF 2017 puisqu’elle ne figure pas dans le texte actuellement examiné au Parlement ?
Ce milliard, et les 100 millions annoncés comme disponibles dès 2017, constituent-t-il « le plan d’accélération du NPNRU » annoncé par Manuel Valls à Nantes ?
Cette somme sera-t-elle prise sur le Fonds de soutien à l’investissement local (FSIL) comme pourrait le laisser entendre le ministre de la ville dans sa déclaration ?
Enfin, les 5 milliards prévus, financés à 93% par Action Logement, seront-ils effectivement disponibles pour la rénovation urbaine quand -mécontent de voir une de ses sources de financement supprimée par le projet de loi de finances- l’organisme déclare par un communiqué de presse que « cette disposition va contraindre Action Logement à réduire le volume de ses financements dédiés à l’Anru » ?