3 questions à Audrey Gatian, adjointe au Maire de Marseille à la politique de la ville et aux mobilités
Pourquoi avez-vous décidé d’adhérer à Ville & Banlieue ?
La ville de Marseille souhaite reprendre pleinement sa place dans la politique de la ville : avec 35 quartiers prioritaires marseillais, la politique de la ville est un enjeu majeur pour notre territoire. La ville a été absente pendant des années de la mise en œuvre du contrat de ville, la municipalité actuelle entend s’impliquer à nouveau pleinement dans sa mise en œuvre : outil partenarial par excellence pour répondre aux enjeux majeurs des quartiers prioritaires.
Au-delà de la question des financements spécifiques au contrat de ville, il y a la question de l’articulation des dispositifs de droit commun, car l’enjeu est de faire converger au mieux tous les outils et financements nécessaires à nos quartiers, mais aussi toutes les énergies. La ville de Marseille veut ainsi participer activement à la définition des objectifs en matière de politique de la ville sur le territoire marseillais avec comme enjeu l’amélioration des conditions de vie des habitantes et habitants des quartiers concernés.
Dans un contexte de préparation du nouveau contrat de ville, intégrer l’association Ville & Banlieue constitue pour Marseille une chance de rentrer dans un réseau actif d’échanges, d’expériences et de bonnes pratiques qui est force de propositions et qui contribuera ainsi à enrichir notre action afin de mieux réinvestir le champ de la politique de la ville.
Quelles sont les spécificités de votre territoire ?
Marseille est une ville très étendue : il n’y a pas une ville centre et des « banlieues » périphériques. Marseille est les deux à la fois. Pour comprendre Marseille, il faut intégrer cette spécificité.
À Marseille, 35 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont identifiés dans le contrat de ville signé en 2015. Ce contrat concerne ainsi plus de 236 000 Marseillaises et Marseillais, soit 12,5% de la population totale de la métropole, et plus de 20% de la population marseillaise. Marseille est également une ville qui s’étend sur 25 000 ha : la question des mobilités est particulièrement prégnante. La cohésion sociale et territoriale de notre ville passe beaucoup par l’amélioration significative des dessertes en transports en commun.
De plus, Marseille est concernée par la mise en œuvre de 14 projets de rénovation urbaine, avec un engagement financier de l’ANRU de 650 millions d’euros pour réaliser une première tranche. A ce montant s’ajoutent les 14 millions d’euros annuels apportés par l’ANAH au titre du traitement de l’habitat dégradé. Ce soutien financier, présenté comme inédit par son ampleur car deux fois plus important que le précédent protocole, s’inscrit dans le plan « Marseille en grand ».
Pouvez-vous présenter un projet innovant que vous avez mis en place dans votre collectivité sur un sujet lié à la question des banlieues ou de la politique de la ville ?
Je suis adjointe au Maire de Marseille à la politique de la ville et aux mobilités ; une double délégation avec comme objectif commun de recoudre Marseille, une ville fracturée, dans laquelle les quartiers nord ont été coupés du reste de la ville. Mon souhait était ainsi que le désenclavement des quartiers nord s’accélère vraiment, il avait pris tant de retard.
J’ai ainsi avec l’ensemble de notre majorité municipale oeuvré pour que le plan « Marseille en grand » comprenne également un volet transports avec comme priorité le désenclavement des quartiers nord. Cela est maintenant acté avec la création d’un GIP transports et le déblocage d’une aide d’un milliard d’euros pour notamment l’accélération de deux extensions de tramway dans les quartiers nord de Marseille.