Les contrats de ville s’annoncent très «sport» !

Le ministre de la Ville est aussi chargé de la Jeunesse et des Sports. Il vient donc de signer avec les deux secrétaires d’Etat qui lui sont rattachés (Thierry Braillard, chargé des Sports, et Myriam El Khomri, chargée de la Ville) une circulaire définissant la place du sport dans les nouveaux contrats de ville, déclinaison opérationnelle de la convention signée en 2013 entre les ministres François Lamy et Valérie Fourneyron, et des mesures annoncées lors du Comité interministériel du 6 mars dernier sous le titre « Citoyens du sport ». Revue de détail.

 

Un principe général : le sport dans tous les contrats de ville
  • « Le contrat de ville en tant que projet de territoire, doit comprendre cette dimension sportive… Le sport a ainsi vocation à s’inscrire dans ses trois volets : cadre de vie et renouvellement urbain, cohésion sociale, développement de l’activité économique et de l’emploi ».

 

Le sport mieux soutenu dans le volet urbain, via le CNDS et l’ANRU
  • Seuls pourront désormais bénéficier d’une aide du CNDS les projets situés dans un bassin de vie sous-équipés, ZRR, QPV et leurs environs immédiats. De plus, les projets d’équipements sportifs (notamment les piscines) relevant du NPNRU pourront être soutenus par l’ANRU.
  • Par ailleurs, les contrats de ville devront faciliter l’accès aux équipements sportifs par une offre de transports publics adaptée, et des conventions de mutualisation entre collectivités, établissements scolaires et clubs sportifs.

 

Le sport dans les activités éducatives au sein du volet social
  • « Le sport ne joue pleinement son rôle éducatif, d’intégration et de transmission des valeurs que s’il est pratiqué sous l’égide d’une structure associative ». La mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires et les temps activités périscolaires (TAP) devront donc permettre aux enfants de découvrir de nouvelles activités sportives, étape préalable à la pratique plus régulière d’un sport en club. Cette philosophie est aussi celle des « parcours de découverte multi-activités sportives » proposés par les PEDT. Pensés comme des leviers de l’insertion, de la santé ou de la mobilité des jeunes, de la parité entre filles et garçons, les APS pourront bénéficier des financements du CNDS (part territoriale) pour le recrutement d’éducateurs sportifs dans ce contexte.

 

Le sport dans le volet économique et d’accès à l’emploi
  • D’ici fin 2017, 1 000 éducateurs sportifs seront recrutés dans les 1 500 QPV
  • Les emplois d’avenir et l’apprentissage seront mobilisés pour développer les métiers du sport et de l’animation
  • L’entreprenariat sportif en milieu urbain sera soutenu
  • Enfin, le service civique proposera des missions de soutien, d’animation et d’accompagnement des pratiques sportives.

 

Financements : priorité au fléchage territorial des moyens de droit commun

En complément du CNDS et de l’ANRU, les Agences régionales de santé (ARS) sont appelées à mobiliser leurs moyens dans le cadre de l’accès à la prévention et aux soins des plus démunis. Les régions devront favoriser le développement des APS dans celui des contrats de ville. Et les pôles ressources nationaux du Secrétariat d’Etat aux Sports devront appuyer la mise en œuvre technique de ces activités. De fait, la circulaire du 25 mars sonne l’heure de mobilisation du droit commun au bénéfice de la politique de la ville. Et il conviendra d’en mesurer sur le terrain, non seulement la réalité mais l’ampleur et l’efficacité.