PLF 2015 : Le gouvernement statue enfin sur le Fonds d’amorçage

Défendant le budget de son ministère devant l’Assemblée nationale, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, est revenue sur les priorités politiques de ce budget, avant de confirmer le maintien, pour 2015/2016, du Fonds d’amorçage pour la réforme des rythmes scolaires (FARRS) à son niveau actuel… en contrepartie d’un engagement dans un projet éducatif de territoire (PEDT).

La ministre s’est tout d’abord félicitée que l’Education nationale ait, avec 65,03 milliards d’euros (soit une hausse de 2,4%), retrouvé son rang de 1er poste budgétaire de l’Etat. Puis elle a rappelé les grandes orientations de politique éducative ayant présidé à ce budget :

  • Création de 10.421 postes en 2015 (sur les 54.000 promis dans l’Education nationale sur l’ensemble du quinquennat)
  • Engagement de 352 millions d’euros pour l’Education prioritaire : en création de postes d’enseignants et d’assistants d’éducation, de personnels de santé et sociaux, de dispositifs comme la scolarisation des enfants de moins de trois ans ou la mise en œuvre du « plus de maîtres que de classes » dans le premier degré, de temps formation et de coordination pédagogiques dans le primaire et le secondaire, enfin de revalorisation des indemnités versées aux personnels des réseaux REP+ (1.081 collèges et 8.000 écoles à la rentrée 2015)
  • Création de 350 emplois d’accompagnants pour les élèves en situation de handicap, accompagnants dits AVS, dont les effectifs seront ainsi portés à 28 000 et dont les postes seront progressivement transformés en CDI
  • Mise en place des Ecoles supérieures du Professorat et de l’Education (ESPE) dans toutes les académies
  • Ouverture de 25.000 postes aux concours d’enseignants l’Education nationale l’an prochain
  • Prime aux professeurs des écoles, directeurs d’école, maîtres formateurs et conseillers pédagogiques.

 

L’article 55 enfin abrogé

Devant la protestation des associations d’élus et d’un certain nombre de parlementaires, la ministre a confirmé les engagements pris par le Premier ministre devant le Sénat, le 28 octobre dernier, de soutenir un amendement de la majorité visant à maintenir en 2015-2016 le Fonds d’amorçage pour la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires (FARRS) au même niveau que cette année, soit 50 euros par élève et 40 euros supplémentaires pour les communes en difficulté. Une aide dont la ministre a estimé le coût à environ 300 millions d’euros pour les 23.000 communes concernées.

Devant l’impossibilité de flécher l’utilisation de ces crédits et face à l’attitude de certaines communes n’organisant que des activités de « garderie », le Gouvernement a cependant décidé d’assujettir le versement de l’aide à la mise en place d’un Projet éducatif de territoire (PEDT).

Des collectivités toujours préoccupées

Ces annonces n’aplanissent cependant pas toutes les difficultés. L’AMF continue de demander la pérennisation du FARRS et son ajustement sur le coût moyen constaté de la mise en place de la réforme dans les collectivités, soit 180 à 200 euros. L’APVF demande l’organisation d’un groupe de travail pour aider les petites communes à monter leur PEDT, groupe dont le ministère vient d’annoncer la création effective. Par ailleurs, la ministre s’est déclarée ouverte à toutes les discussions avec les collectivités rencontrant des difficultés.

Dans ce contexte, Ville & Banlieue demande déjà à faire partie de ce groupe de travail. En attendant de réunir, le 9 décembre prochain, son groupe de travail sur le suivi de la mise en place des nouveaux rythmes éducatifs.

 

 

 

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