La réforme de l’éducation prioritaire :
réduire les inégalités et favoriser la réussite de tous les élèves
Le 16 janvier 2014
Inscrite dans la loi de refondation de l’école, la réforme de l’éducation prioritaire a été présentée jeudi 16 janvier 2014 par Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale, et George Pau-Langevin, ministre déléguée chargée de la réussite éducative.
Cette réforme entend rénover le système des ZEP lancé voici 30 ans, ceci sur la base deux constats alarmants :
- L’école française ne se contente pas de reproduire les inégalités mais elle les aggrave (selon l’enquête Pisa publiée par l’OCDE en décembre 2013, la France est en effet le pays développé où les déterminismes sociaux sont les plus forts).
- Les élèves de l’éducation prioritaire obtiennent globalement de moins bons résultats que les autres, et cette inégalité s’est aggravée au cours des dernières années. Ainsi, entre 2007 et 2012, la proportion d’élèves qui maîtrisent les compétences de base en français en fin de 3e est passée de 54,8% à 42% (près de 13 points de baisse) dans les collèges du réseau ECLAIR, le score des élèves des collèges RRS est passé de 70% à 63% (7 points de baisse), quand le score réalisé par les élèves hors éducation prioritaire ne perdait que 5 points (de 80% à 75%).
Or, le panorama des dispositifs de l’éducation prioritaire d’aujourd’hui donne à voir, dans un contexte social difficile, des réussites locales remarquables qui ne sont pas suffisamment diffusées ni relayées. Ces inégalités sociales et scolaires ne sont donc pas une fatalité.
La loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l’École définit un objectif essentiel : ramener à moins de 10% les écarts de réussite scolaire entre les élèves de l’éducation prioritaire et les autres élèves de France.
Dans cette optique, la refondation de l’École engage une profonde réforme pédagogique qui concerne l’ensemble de notre système éducatif, laquelle s’articule autour de 3 points :
- La redéfinition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture que les élèves doivent pouvoir maîtriser à l’issue de leur scolarité obligatoire, ainsi que la redéfinition des programmes
- La refondation de la formation des enseignants, via les ESPE
- L’entrée dans l’ère du numérique, levier de différenciation et de renouvellement des pédagogies.
La priorité a été donnée au premier degré dès la rentrée 2014 mais le collège sera réformé et la liaison entre l’école et le collège limitera les ruptures.
L’éducation prioritaire doit bénéficier la première de l’ensemble de ces transformations. C’est pourquoi ont eu lieu en 2013 :
- une évaluation de l’éducation prioritaire dans le cadre de la modernisation de l’action publique (MAP)
- une grande concertation publique à travers les Assises organisées dans les académies, qui ont permis de relever les expériences positives et les attentes des équipes éducatives.
Pour concrétiser ces mesures, des moyens nouveaux et importants seront affectés à l’éducation prioritaire, selon une logique de progressivité et de justice. Ils conforteront l’ensemble des équipes des réseaux d’éducation prioritaire (REP) et permettront aux collèges et aux écoles qui rencontrent les plus importantes difficultés sociales de bénéficier de moyens renforcés (REP+).
Après une phase de préfiguration engagée au cours de l’année 2014-2015 sur une centaine de réseaux parmi les plus difficiles, la refondation de l’éducation prioritaire entrera en vigueur sur l’ensemble des réseaux concernés à la rentrée 2015.
14 mesures regroupées autour de 3 axes stratégiques
Axe 1 : Des élèves accompagnés dans leurs apprentissages et dans la construction de leur parcours scolaire
1- La scolarisation des moins de 3 ans dans chaque réseau
2- « Plus de maîtres que de classes » dans chaque école
3- Un accompagnement continu (aide au devoir, soutien méthodologique ou tutorat) jusqu’à 16h30 pour les élèves de sixième
4- L’extension du dispositif D’Col dans tous les collèges de l’éducation prioritaire (un enseignant référent prend en charge et encadre les élèves 2 heures par semaine autour d’un dispositif numérique innovant d’aide individualisée, de soutien et d’accompagnement en français, en mathématiques et en anglais)
5- Plusieurs dispositifs pour développer l’ambition et la curiosité des élèves pour les aider à construire leur parcours
6- Des internats de proximité pour les collégiens se trouvant dans de mauvaises conditions d’études
Axe 2 – Des équipes éducatives formées, stables et soutenues
7- Du temps (9 jours/an en primaire, 1h30/semaine au collège) pour travailler ensemble
8- Un grand plan de formation continue et d’accompagnement pour l’éducation prioritaire (3j/an dans les réseaux les plus difficiles, des experts de terrain pour accompagner les équipes, un tutorat pour les nouveaux enseignants)
9- Des incitations fortes pour stabiliser les équipes : rémunérations attractives, affectations ciblées en fonction des besoins locaux et du projet éducatif
Axe 3 – Un cadre propice aux apprentissages
10- Des projets de réseau pérennes construits sur la base d’un référentiel des pratiques pédagogiques les plus efficaces
11- Un fonds académique pour financer des actions pédagogiques et l’animation des réseaux sur 4 ans
12- Un accueil des parents, chaque matin, pour mieux les associer à la vie de l’école, avec des dispositifs leur permettant de suivre les apprentissages de leurs enfants
13- 500 assistants de prévention et de sécurité supplémentaires pour améliorer le climat scolaire
14- Un infirmier scolaire supplémentaire dédié aux écoles et un assistant social, dans les réseaux les plus difficiles.
Lien :
http://www.education.gouv.fr