Au cœur du quartier de La Noé, à Chanteloup-les-Vignes, se trouve un chapiteau sous lequel, dans une effervescence créatrice permanente, Neusa Thomasi et son équipe ont mis le théâtre et le cirque au service de la prévention de rue et de l’éducation populaire. Installé en 2008 dans ce secteur sensible de la ville pour accompagner le projet de renouvellement urbain, il n’en est jamais parti. Devenu un vrai repère pour les enfants, mais aussi pour les adultes, le Repaire des Contraires a aujourd’hui un rôle déterminant dans la politique de réussite éducative de la ville.
Pourquoi ?
La Compagnie des Contraires, créée par Neusa Thomasi en 1991, menait de nombreuses actions artistiques de prévention dans la ville depuis plus de 20 ans. En lien constant avec les habitants, elle était un acteur incontournable de la réussite du projet de renouvellement urbain. L’installation du chapiteau baptisé le Repaire des contraires, en 2008, devait accompagner le mouvement. Il est devenu un lieu clef de cohésion et de mixité à Chanteloup-Les-Vignes.
Comment ?
L’équipe du Repaire des Contraires, en lien avec la coordinatrice réussite éducative, le pôle accueil jeunes Fondation d’Auteuil et l’APSY (Association de Prévention Spécialisée des Yvelines), accueille les enfants et les jeunes chantelouvais pour des ateliers artistiques réguliers et des stages ponctuels : cours de cirque, créations théâtrales, action Cap vers le bac, chantier éducatif… Ces projets ont un triple objectif : créer du lien et travailler sur l’estime de soi, amorcer des réflexions personnelles et citoyennes et démocratiser l’accès à la culture.
Quel bilan ?
Le projet en photos
L’interview de Catherine Arenou, maire de Chanteloup-Les-Vignes
En tant que maire de Chanteloup-les-Vignes, vous avez appelé de vos vœux l’installation de ce chapiteau au cœur de La Noé, pourquoi ?
Catherine Arenou : Le travail de la Compagnie des Contraires depuis de nombreuses années dans les rues de Chanteloup, sa connaissance du territoire, sa façon d’approcher les jeunes et de capter leur attention lui donnaient une grande légitimité pour accompagner le renouvellement urbain. Mais être dans la mobilité tout le temps, c’est un peu frustrant. L’idée d’un chapiteau était terriblement atypique. C’est un lieu intermédiaire, à la fois fixe et éphémère, qui a permis de pérenniser les projets et de travailler en profondeur.
Comment travaillez-vous au quotidien avec la compagnie ?
C.A.. : Nous travaillons de concert. Neusa Thomasi connaît très bien le territoire et propose chaque année des projets qui correspondent exactement à nos problématiques. J’aime son approche positive. C’est très stimulant. J’ai choisi de donner une grande place aux associations sur le territoire. C’est un pari qui m’est cher. Parce que je pense que l’inventivité se trouve là. Dans la confrontation d’idées, de volontés, d’envies. Cela demande quelques négociations. Mais une fois qu’on a franchi ce cap là, les actions sont beaucoup plus riches d’originalité. Le Repaire des Contraires en est un très bon exemple.
Quelle est l’action la plus marquante que vous avez menée cette année au Repaire des Contraires ?
C.A. : Les deux créations théâtrales de la compagnie m’ont beaucoup émue : 10 lieux sous les mers et Chant et Eclairs. Les artistes professionnels ont travaillé toute l’année scolaire avec les enfants pour un résultat d’une grande qualité. Lors de ces représentations une chose m’a frappée : dans ce cadre très particulier, ces enfants qui jouent sont l’occasion de la fierté de leurs parents. Le travail du Repaire des Contraires a incontestablement un impact positif sur les relations parents/enfants. C’est un lien de plus qui se tisse.
Quel bilan pouvez vous faire, après 6 ans d’installation pérenne ?
C.A. : Le Repaire des Contraires est devenu un maillon indispensable de notre dispositif de réussite éducative, mais aussi un vecteur essentiel de mixité sociale. Nous, en tant qu’élus, nous décrétons la mixité, nous la bâtissons. La Compagnie des Contraires la met en œuvre, elle lui donne corps à travers son action au quotidien.
Témoignage de Gérard Baudry, habitant de Chanteloup-Les-vignes et papa de Victoria
« Pendant des années, il y a eu deux Chanteloup. Le haut et le bas. Le riche et le pauvre. Nous habitons dans les hauteurs et Victoria est inscrite aux ateliers de cirque, en bas. Elle fait du trapèze. Le Repaire des contraires est le trait d’union qui a rassemblé la ville. C’est très agréable d’avoir le sentiment de faire enfin partie d’un ensemble. Pourvu que ça dure ! »
- Commune : Chanteloup-les-Vignes
- Département : Yvelines (78)
- Région : Ile de France
- Population : 9 600 habitants
- Maire : Catherine Arenou (UMP)
- Site internet : www.chanteloup-les-vignes.fr
- 6 années depuis l’installation du chapiteau
- 85 enfants par an qui participent aux cours
- 800 personnes qui participent aux ateliers