L’appel des villes et des quartiers populaires
Avec le soutien de l’Association des Maires des Grandes Villes de France (AMGVF), Ville et Banlieue (VB) et Association des Communautés Urbaines de France (ACUF).
La situation actuelle est inquiétante. Dans un contexte marqué par les difficultés économiques et sociales qui frappent durement les habitants des quartiers populaires, l’accentuation de la ségrégation sociale et spatiale constitue une réelle menace pour notre vivre-ensemble.
Face à la crise, le désengagement constaté de l’Etat et de ses services est difficilement acceptable. Le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans l’éducation, la santé, la police ou la justice, la fermeture des RASED, la suppression de postes d’enseignants en ZUS suscitent sur le terrain inquiétude et exaspération chez les familles confrontées à la montée des précarités et à une insécurité persistante.
Les incertitudes sur l’avenir de la politique de la ville, les programmes de rénovation urbaine (ANRU) et le devenir des Zones franches urbaines (ZFU) renforcent encore cette impression d’abandon à laquelle nous ne pouvons pas nous résoudre, au nom de la solidarité et de la justice sociale sur l’ensemble du territoire français.
C’est pourquoi, face à l’inquiétude croissante partagée par les élus locaux, les acteurs associatifs, les professionnels de la politique de la ville et du travail social, nous lançons cet appel au gouvernement pour une meilleure prise en compte des réalités et difficultés vécues dans nos quartiers.
1- Nous demandons à ce titre :
– Des mesures fortes du gouvernement pour répondre à l’urgence sociale et aux besoins locaux identifiés, notamment en direction des associations ;
– La prise en considération des récents rapports parlementaires (Hamel/André et Goulard/Pupponi) et des propositions opérationnelles formulées à plusieurs reprises par les élus locaux et leurs associations représentatives ;
– Un engagement de l’Etat dans la durée, sur la base d’un projet de territoire dans lequel il assume pleinement ses responsabilités de droit commun (logement social, éducation, emploi, justice, santé, police) et assure son rôle de garant de la cohésion nationale ;
– Une relance de la politique contractuelle autour d’objectifs et d’engagements clairs : contenus des expérimentations locales en matière d’emploi, d’éducation et de sécurité, liste définitive des 33 Contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) dits expérimentaux, avenir des autres territoires en termes d’accompagnement et de soutien financier, révision de la géographie prioritaire et lancement d’un programme ANRU 2.
2 – Nous appelons à la tenue d’Etats Généraux de la Politique de la Ville, devant se tenir d’ici fin 2011, nourris par les contributions issues des élus, des acteurs associatifs et des professionnels.