Kingersheim rejoint Ville & Banlieue

À l’occasion de l’adhésion de Kingersheim (68), Laurent Riche, maire de la commune, a répondu à nos questions.

 

Pourquoi avez-vous décidé d’adhérer à Ville & Banlieue ?

Nous avions le souhait d’adhérer à un réseau de collectivités du profil de notre commune de Kingersheim (Haut-Rhin), ville moyenne de 13 300 habitants en première couronne urbaine de la ville centre, Mulhouse. Nous avons besoin de pouvoir partager nos préoccupations « urbaines » et d’échanger sur de bonnes pratiques.

 

Quelles sont les spécificités de votre territoire ?

Kingersheim est une des 39 communes de l’agglomération mulhousienne (280 000 habitants et 2ème agglomération de la Région Grand Est).

La commune a vu sa population doubler entre les années 60 et 80.

Notre commune fait partie de ces villes au départ essentiellement très résidentielles et devenues progressivement beaucoup plus urbaines avec une part d’habitat collectif qui a fortement progressé (répartition des foyers : 52% de maison et 48% d’appartements). Le taux de logements locatifs sociaux à Kingersheim est de 17%.

Kingersheim qui n’est pas classée en QPV, est située dans un bassin de population de plus de 50 000 habitants dans la banlieue nord mulhousienne, au cœur du bassin potassique (ancien bassin minier de la potasse). Le taux de chômage dans la population était de 8% en 2023.

La commune est entourée de 3 communes classées en QPV : Mulhouse au sud, Illzach à l’est et Wittenheim au nord.

Kingersheim connait donc tous les phénomènes urbains sans être éligible aux dispositifs Politique de la Ville (financement, coordination territoriale…).

 

Pouvez-vous présenter un projet innovant que vous avez mis en place dans votre collectivité sur un sujet lié à la question des banlieues ou de la politique de la ville ?

Depuis plus de 35 ans, ce qui caractérise Kingersheim c’est « historiquement » un projet politique basé sur la mobilisation des familles avec une exigence forte sur l’axe éducatif et culturel, puis la nécessité de développer une citoyenneté active plaçant l’habitant au cœur des décisions municipales :

  • Pour éviter de devenir ville dortoir, l’équipe municipale a impulsé dès 1989 une dynamique autour de la jeunesse et des familles, à l’appui d’un projet d’éducation culturelle fort, porté par le centre socioculturel, le « CREA ». De ce projet est d’ailleurs né un festival de spectacle vivant jeune public, MOMIX, d’une grande renommée avec une 33è édition qui s’est déroulée début 2024. Le travail de mobilisation des publics a été également construit de façon collaborative avec les écoles dans une volonté de travailler à la fois sur l’éducation et la citoyenneté.
  • Faisant le constat durant les années 90-2000 d’une société devenant de plus en plus individualiste et consommatrice (y compris dans son rapport avec les élus), l’équipe municipale a fait de la participation citoyenne son état d’esprit de gouvernance. Tous les sujets et tous les projets sont posés sur la table de la co-construction. Des séquences participatives sont régulièrement ouvertes sur de nombreuses thématiques, certaines sur le long-cours comme par exemple sur le sujet de « La place de la nature en ville » et d’autres sur des temporalités limitées à un projet spécifique comme l’aménagement d’une rue.