Enfin l’école pour tous ?
Quels moyens et quelles perspectives pour les Programmes de réussite éducative ? Quelles ambitions pour la réussite éducative et pour la réussite scolaire qui ne la résume pas entièrement ? Quelle vision de l’éducation à travers ce concept ? Quels acteurs dans ce processus, quel rôle pour chacun et quel cadre de partenariat pour eux tous ? Quel sens et quelle articulation avec la Refondation de l’école ?
Sans annonces ni promesses fracassantes, Georges Pau Langevin et François Lamy -co-organisateurs très symboliques de cette rencontre- et leurs collègues du Gouvernement -Dominique Bertinotti et Vincent Peillon- ont avec leurs interlocuteurs -professionnels de l’enseignement et de l‘éducation, chercheurs, représentants des collectivités, réseaux d’éducation populaire, représentants des parents d’élèves et des familles…- commencé d’apporter réponse à ces questions.
Que retiendra-t-on de la journée ? D’abord que la dynamique de la réussite éducative est confirmée comme une priorité de l’action publique dans les quartiers de la politique de la ville, 80 millions d’euros (1/4 du budget de l’ACSE) étant sanctuarisés pour cela. Et que le moment est venu de lui donner une dimension nouvelle.
Priorité donc, aux chantiers devant permettre d’en assurer la mise en oeuvre effective :
- Pour l’élaboration d’une charte nationale reposant sur les valeurs, les principes et les objectifs de la réussite éducative
- Pour une école ouverte sur son environnement et un partenariat qui fasse toute leur place aux acteurs de l’éducation périscolaire, notamment dans les domaines artistiques, culturels et sportifs
- Pour une « nouvelle alliance » entre l’école et les familles
- Pour une école plus à même de cultiver le bien être et l’estime de soi au bénéfice de tous les élèves, en réussite ou en échec scolaire… une école de la persévérance éducative qui sache mieux prévenir le décrochage scolaire
- Pour une évaluation continue de la réussite éducative à travers une convention entre l’Education nationale et l’Institut français d’éducation (IFE)
Enfin, message -martelé tout au long des multiples conclusions- cette journée se voulait un encouragement à l’ensemble des acteurs de la réussite éducative ; un appel à propositions pour que puissent être expérimentées sur le terrain, à l’échelle locale et régionale, les « innovations » capables de faire demain progresser l’ensemble de notre système éducatif.
Car, Vincent Peillon l’a explicitement dit, l’objectif est bien désormais de faire réussir tous les enfants dans la diversité de leurs aptitudes et au-delà des classes sociales qui forment déjà l’élite scolaire et sociale de la nation. Ce qui passe d’abord par le rétablissement de l’égalité réelle dans les conditions d’éducation : accueil des moins de 3 ans, transformation pédagogique, orientation, approche éducative et sociale globale des enfants les plus fragiles ou vulnérables. Ville & Banlieue, qui s’y reconnaît pleinement, veillera à ce que ces engagements soient tenus.