Les acteurs du secteur déplorent le choix de rattacher la politique de la ville au ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Le ministère de la ville a disparu du gouvernement. Englouti par le mégaministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, emmené par Amélie de Montchalin. Si la nouvelle a déçu les acteurs de terrain, elle est surtout perçue comme un « mauvais signal », selon Thierry Falconnet (Parti socialiste, PS), maire de Chenôve (Côte-d’Or) et président de l’association d’élus Ville & Banlieue : celui d’une « relégation » des questions sociales au second plan, alors même qu’entre les deux tours de l’élection présidentielle Emmanuel Macron s’était engagé à marcher sur ses deux jambes – la droite et la gauche.
Cette absence suscite inquiétude et incompréhension. D’autant que les signaux étaient, pour nombre d’observateurs, au vert. « C’est, au choix, un véritable pied de nez aux Français les plus en difficulté, une bêtise administrative ou du petit calcul politique, fustige Patrick Kanner, président du Groupe socialiste, écologiste et républicain au Sénat et ancien ministre de la ville de François Hollande, entre 2014 et 2017. Certaines paroles et certains gestes nous laissaient pourtant penser que le président avait peut-être pris conscience de l’importance de ces enjeux. » Pour preuve, les déplacements du chef de l’Etat après sa réélection dans un quartier populaire de Cergy (Val-d’Oise) et de la nouvelle première ministre, Elisabeth Borne, après sa nomination, aux Mureaux (Yvelines).
Ces visites ont été vécues comme des marqueurs symboliques forts pour les quartiers, « le signe d’une volonté de porter une attention au sujet, raconte Philippe Rio (Parti communiste français, PCF), maire de Grigny (Essonne), et pourtant, il n’y a pas de ministère de la ville, ni du logement. Alors, forcément, [il] se pose des questions quant à la réalité de l’engagement de l’exécutif et du gouvernement ».