Qui décide paie ?
La « rentrée » a rythmé les dernières semaines écoulées. Pour les plus jeunes d’entre nous, c’est un moment de reprise qui marque le commencement d’une nouvelle année scolaire, mais pour les équipes éducatives et les collectivités, les préparatifs -pour qu’elle se déroule dans de bonnes conditions- se déterminent plusieurs mois à l’avance.
Attachés au maintien d’une école publique de proximité et de mixité, les élus des villes urbaines s’investissent particulièrement pour que l’éducation soit un axe fort de leur politique municipale. L’an dernier, nous avons dédoublé les classes de CP conformément à l’intention gouvernementale. Nous avons assumé les coûts financiers liés à l’investissement et au fonctionnement de ces nouvelles salles. Les élus locaux ont dû – une nouvelle fois – démontrer leurs qualités de bon gestionnaire et d’équilibriste pour tenter de répondre du mieux que possible aux injonctions paradoxales du gouvernement afin de respecter l’encadrement des dépenses publiques tout en mettant en œuvre le dédoublement des classes.
En cette rentrée 2019, à Mainvilliers, ce sont les classes de CE1 qui ont fait l’objet du dédoublement. Après avoir optimisé nos locaux l’an passé, le challenge renouvelé comportait son lot de difficultés. Nous avons donc dû acquérir des bâtiments modulaires ainsi que, comme l’an dernier, du nouveau mobilier, du matériel scolaire et informatique. Avec ces locaux supplémentaires, les coûts d’entretien et de fonctionnement sont donc aussi en hausse.
Sur cette mesure dite du dédoublement, la gouvernance entre l’exécutif centralisé et les collectivités territoriales mérite d’être interrogée. C’est un exemple factuel, mais il en existe tant d’autres, où le principe « qui décide paie » n’est pas respecté. Sur ces chantiers communs, prioritaires pour notre jeunesse et nos territoires, une logique plus décentralisatrice voudrait qu’on tende vers la codécision.
Par ailleurs, bien qu’intéressante dans ses fondements et louable dans les objectifs qu’elle poursuit, les effets pédagogiques de cette mesure devront être évalués en tenant compte d’une part, du fait que les classes sont passées de 18 à 24 élèves hier à 12 à 14 aujourd’hui et que d’autre part, le dispositif « plus de maîtres que de classes » permettait déjà de constituer 3 groupes d’environ 16 élèves à partir de 2 classes de 24 élèves.
Jean-Jacques Châtel
Maire de Mainvilliers (28)