Si bien souvent, parmi les priorités identifiées au sein des 1514 quartiers prioritaires de France figurent de façon légitime l’emploi, facteur d’inclusion sociale, l’éducation, nécessaire à l’égalité des chances, ou encore le logement en vue d’améliorer un cadre de vie bien souvent dégradé, il est peu fréquent que la question de l’image des quartiers soit évoquée. Et pourtant… Ce sujet revêt un enjeu majeur : celui de la réconciliation nationale, car il donne à voir le quotidien dans sa réalité complexe, riche et diverse telle que vécue par nos concitoyens et non par le prisme des fantasmes, des peurs et autres opprobres que d’aucuns médias nous servent par écrans interposés.
Le 22 mars dernier, les maires de Ville&Banlieue ont donc décidé de dédier une journée entière à ce sujet tant les crispations sont fortes en raison de représentations tronquées qui se construisent bien trop souvent sur une perception stéréotypée. D’ailleurs, l’association d’élus n’a jamais cessé de promouvoir l’idée d’un Pacte avec les Médias. Depuis nos propositions aux candidats à la Présidence de la République jusqu’à l’animation d’un groupe de travail au sein du Ministère de la cohésion des territoires, nous, élus locaux, avons fait entendre nos préoccupations sur le sujet. A nos yeux, l’essentiel doit désormais primer sur le sensationnel. De notre point de vue, l’ordinaire doit désormais prendre le pas sur l’extraordinaire. Car ce que demandent nos habitants, au bout du compte, c’est le droit à la banalité…
A Evreux, où je suis élu, un reportage de la chaine M6 a témoigné d’une accablante exécration médiatique à l’endroit des habitants de la Ville, avec pour fonds de commerce, amalgames et essentialisations. Les conséquences sont sévères : une perte d’attractivité économique pour la Ville, des
investissements en berne, une chute du marché immobilier et un sentiment anxiogène à l’égard de nos quartiers. Ce sont donc l’ensemble des moyens consentis par les pouvoirs publics qui sont balayés d’un revers de main. Alors même que les études montrent que nos territoires regorgent d’énergie économique, associative, solidaire formidable et qu’une grande partie de notre jeunesse y est domiciliée, d’aucuns continuent à les qualifier de territoires perdus de le République.
Raison pour laquelle la rénovation urbaine ne suffit plus… Il s’agit désormais de rénover le regard pour traduire, dans les mots et dans l’image, ce qu’ils sont déjà : les territoires gagnants de la République !
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