Deux ans après les émeutes, les parents des cités formés au « code de la rue » pour comprendre leurs enfants

À Grigny, ville pauvre de l’Essonne, des parents se forment à la culture de la rue. Pour savoir ce que vivent les jeunes et leur éviter de tomber dans «le piège du quartier». La formation évite la pensée laxiste et permet une réflexion autour de la place de la famille dans la société.

Soudain, Céline, Claire, Akila sont devenues timides. Depuis des mois, ces habitantes de Grigny ont pourtant pris l’habitude d’expliquer qui elles sont, ce qu’elles ont étudié et pourquoi. Mais ce jeudi 13 mars, elles parlent à une ministre : Juliette Méadel, chargée de la Ville, venue visiter le centre de formation du département. Et s’enquérir de son module « Dames de la cité », conçu pour les femmes, les mères en premier lieu, bientôt décliné pour les pères. « C’était une occasion de sortir de chez moi, d’apprendre des choses… » hasarde Akila, la quarantaine et trois enfants. Elle n’avait pas d’emploi quand Amar Henni, elle désigne le directeur du CFE, sexagénaire trapu aux yeux bleus, l’a entreprise du projet. Ledit Amar Henni, ancien éducateur de rue devenu anthropologue, affine l’explication : « On voulait accompagner les parents. Surtout les mères car après les émeutes, elles ont été accusées de ne pas faire leur travail ».

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