« Grandeur nature », c’est aussi le slogan de la ville, 22 000 habitants entre la mer et le géant Arcelor près de Dunkerque. Grande-Synthe est un vrai bonheur.
Près d’un habitant sur quatre au chômage et un sur trois sous le seuil de pauvreté dans la 47e ville la plus désargentée de France, 65% de logements sociaux, record d’abstention aux dernières élections européennes avec un FN à 40%, sans compter la pollution subie par une cité enchâssée dans la zone industrielle la plus potentiellement dangereuse du pays.
Ici, le bâton de pèlerin doit être une baguette magique. Ici règne Damien Carême, troisième mandat empoché sous l’étiquette socialiste qu’il vient de découdre pour celle d’Europe Écologie-Les Verts. Son père, René Carême, avait déjà religieusement administré Grande-Synthe de 1971 à 1992, une histoire de famille qui se poursuit avec un plan par ailleurs uniquement partagé à ce niveau d’intensité par Jean-François Caron à Loos-en-Gohelle pour une cité de cette dimension : rendre sa ville attractive aux jeunes et aux cadres par une écologie tous azimuts capable de faire fondre les factures énergétiques tout en retissant les liens sociaux.
Entre le parc et l’arrêt de bus
Tout serait ainsi plus rose au pays vert ? C’est à Grande-Synthe que fut inaugurée le 10 octobre la plus grande réserve naturelle de la région, 172hectares entre la mer et le géant de l’acier. Presque chaque habitant (95 %) vit à moins de 300mètres d’un espace vert et d’un arrêt de bus. Plus de 30% des enfants vont à vélo dans des écoles 100% bio à la cantine, ce sont 900 repas par jour, record régional. « On insiste beaucoup sur le ralentissement de la ville », explique le maire.
Des pistes cyclables donc, mais aussi des pistes équestres. D’ailleurs les chevaux reprennent du service en ville, comme les moutons en éco-pâturage. En cas de pollution de l’air, on sort les fanions rouges et les bus sont gratuits. L’an prochain, cinq véhicules municipaux rouleront à l’hydrogène, là encore en test avant-gardiste pour la région. Près de 72 % de l’énergie consommée par les 200bâtiments communaux est d’origine renouvelable (100 % pour l’électricité), soit 340000 euros d’économie par an. Liste non exhaustive.
Article vu sur :
–http://www.lavoixdunord.fr – du 15 octobre 2015