Les quartiers populaires du Creillois ont testé un peu près tous les dispositifs pour sortir de la crise. Trente ans de politique de la ville n’ont pourtant pas changé le constat : les inégalités et difficultés subsistent. Il est l’heure d’essayer autre chose. La nouvelle idée du gouvernement, ce sont les conseils citoyens. Ils se mettent actuellement en place dans l’agglomération creilloise.
L’idée de base : aucune politique ne sera jamais efficace dans les quartiers si les habitants ne sont pas écoutés. Une loi, adoptée en 2014, oblige donc les municipalités à doter chaque quartier « prioritaire » (NDLR : les ex-zones sensibles) d’un conseil citoyen. Selon le ministère de la Ville, « il doit participer à l’élaboration, l’application et l’évaluation du contrat de ville ». C’est-à-dire l’ensemble des actions menées dans les quartiers, du renouvellement urbain, en passant par la réussite éducative ou la sécurité.
« Ils seront régulièrement consultés, assure Jean-Claude Villemain, le maire (PS) de Creil, où trois conseils citoyens de 30 sièges vont bientôt s’installer. Ils auront aussi un petit budget pour monter des projets ou soutenir des initiatives citoyennes. » Il ajoute : « ce sont eux qui définiront leurs modalités de fonctionnement. » Quant à la désignation des conseillers, c’est à chaque ville, sa méthode.
A Creil, une partie d’entre eux ont été tirés au sort début décembre. « Ils peuvent refuser », précise, toutefois, le maire. L’autre partie est composée de volontaires. En tout, 43 Creillois, surtout des acteurs associatifs, ont candidaté et été retenus. A Nogent-sur-Oise, pas de tirage au sort. « Nous avons approché des habitants connus pour être impliqués dans leur quartier, explique Didier Caron, adjoint à la démocratie coopérative et au sport. Il nous manque encore une femme. »
Dans cette dernière commune, deux assemblées de 6 personnes sont déjà au travail. Pour l’instant, l’équipe citoyenne s’informe. « Par exemple, nous avons demandé à rencontrer le DGS (Directeur général des services) pour savoir ce qui est mis en place en termes de sécurité », explique un conseiller citoyen nogentais, Michel Mazille. Le ministère de la Ville impose d’ailleurs « une communication systématique au conseil citoyen des informations et documents relatifs au contrat de ville. » Encore faut-il tout comprendre… « Les sujets sont très vastes et complexes, estime cet habitant. Il serait plus constructif, selon moi, de s’accorder pour travailler sur quelques points précis. »
Article vu sur :
– http://www.leparisien.fr – du 11 décembre 2015