Ville & Banlieue a tenu à l’occasion la COP 21, avec 14 autres réseaux nationaux d’élus locaux, le pavillon des « Territoires engagés pour le climat ». Et organisé avec ses partenaires, le retour d’expériences des collectivités les plus innovantes.
Le sait-on ? Au cours de la deuxième semaine de la Conférence des Nations unies pour le climat qui s’est tenue en France du 30 novembre au 11 décembre – qui a abouti à un accord mondial engageant les 195 pays réunis – la scène de la conférence s’est doublée d’une manifestation grand public. En effet, tandis que les délégations officielles négociaient dans la « zone bleue » du Bourget, s’est tenu au Grand Palais le Salon des Solutions COP 21, vitrine des avancées scientifiques, techniques, industrielles et territoriales contre le changement climatique.
Huit jours durant avec ses partenaires des autres associations d’élus[1], Ville & Banlieue a convié les territoires les plus avancés en matière de maîtrise de l’énergie, de déploiement des énergies renouvelables et de lutte contre la précarité énergétique, mais aussi d’éco-mobilités, d’éco-construction et de rénovation thermique du bâtiment, de protection de la biodiversité et de la nature en ville, d’agriculture urbaine, d’économie circulaire et d’innovation, de mobilisation citoyenne et de coopération décentralisée sur tous ces sujets, de résilience territoriale globale.
Parmi la douzaine de territoires mobilisés par Ville & Banlieue, voici quelques exemples de témoignages apportés par les villes de notre réseau.
A Echirolles (38) / Un outil pré-opérationnel pour préserver la biodiversité en ville
A priori, tous les acteurs sont prêts à défendre la biodiversité et la nature en ville. Dans la réalité des projets d’aménagement urbain, ces préoccupations suscitent cependant l’impatience et parfois l’irritation des opérateurs, qui manquent généralement de savoir-faire en la matière.
Le but de la démarche présentée par Echirolles ? Aider à élaborer des outils de diagnostic, des indicateurs d’objectifs et de résultats, à ménager des continuités écologiques, préserver la trame verte et traduire ces enjeux dans le PLU, à définir des plans d’action pour la conservation des espèces endémiques.
Grigny (91) / Un réseau de chaleur urbaine basé sur la géothermie
Il existe 3 grandes techniques pour produire de l’énergie géothermique, toutes représentées à la table ronde à laquelle participait Grigny : la géothermie très profonde expérimentée par l’Eurométropole de Strasbourg, la géothermie de surface développée en région Centre, et la géothermie profonde pratiquée en Essonne sur le dogger francilien.
Mais pourquoi avoir fait ce choix à Grigny ? Parce que la ville est avec ses 90% de territoire en politique de la ville, la plus pauvre de son département. Parce que la précarité énergétique s’y est fortement développée depuis 2009 et que cette solution a permis aux ménages d’économiser environ 180 € par an et à la collectivité de réduire ses émissions de CO2 de 15 000 t par an.
A Plaine commune / Une mobilisation citoyenne exceptionnelle autour du développement durable et de la COP 21
Limitrophe du Bourget, l’agglomération n’entendait pas seulement promouvoir sa propre action mais aussi affirmer la priorité des politiques Energie/climat pour les populations les plus modestes et intensifier la sensibilisation de ses habitants par rapport à ces questions. Dès lors, elle a voulu développer 4 types d’initiatives : recentrer ses propres engagements 2015 autour du climat ; soutenir la mobilisation des acteurs associés à l’agenda 21 communautaire ; impliquer l’ensemble de ses partenaires associatifs, économiques, institutionnels ; mobiliser et soutenir les villes de son territoire dans leurs propres actions. D’où un budget lui-même exceptionnel pour doter l’appel à projets, soutenir des interventions d’artistes, développer des outils de communication, et la logistique nécessaire à ces événements.
A Rezé / Une mobilisation citoyenne amorcée à partir de l’agenda 21
C’est en effet l’agenda 21 élaboré il y a plus de 10 ans, qui a servi de déclencheur aux politiques Energie/Climat. Avec pour objectifs majeurs, la réduction des consommations énergétiques de la Ville, la construction de bâtiments BBC, le développement des ENR, celui des transports alternatifs à l’automobile, et l’accompagnement des habitants.
Dans ce domaine, la Maison du Développement durable ouverte il y a 2 ans joue un rôle essentiel, proposant au public scolaire et familial, des expositions, des animations et des ateliers, de l’information et du conseil en énergie
A Grande-Synthe / Une démarche globale en faveur du climat et du développement durable
Depuis 2011, Grande-Synthe s’est déclarée « Ville en transition », ce qui a servi de cadre global et d’incubateur à toutes les politiques et initiatives de la municipalité en faveur du développement durable. Parmi l’ensemble de ses actions, ce sont celles en faveur de la nature en ville qui ont le plus retenu l’attention, la commune ayant été reconnue « capitale française de la biodiversité » en 2010 pour le développement d’une trame verte urbaine, une impressionnante politique de reforestation, le développement de jardins potagers populaires et l’ouverture d’une grainothèque libre, gratuite et durable, l’approvisionnement des 5 restaurants scolaires en produits 100% bio, enfin le retour de l’animal dans la ville. De sorte que toute l’action énergie/climat (logements et transports) est venue prolonger cette stratégie globale en faveur de la santé et de l’environnement.
[1] Etaient ainsi présents au Grand Palais aux côtés de Ville & Banlieue : France Urbaine, Villes de France, l’Association des Communautés de France (AdCF), la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme (FNAU), l’Association des Petites Villes de France (APVF), l’Association des Maires de France (AMF), l’Assemblée des Départements de France (ADF), l’Association des Régions de France (ARF), AMORCE, l’Association Nationale des Pôles d’équilibre territoriaux et ruraux et des Pays (ANPP), la Fédération des Agences Locales de Maîtrise de l’énergie et du climat (FLAME), l’Association Française du Conseil des Communes et Régions d’Europe (AFCCRE), L’Association des Villes Universitaires de France (AVUF) et Cités Unies France