Contrat nanterrien de réussite : entre les jeunes et la ville, la réciprocité comme valeur-clé

Pourquoi ?

Ouvert aux 16-30 ans, le contrat nanterrien de réussite correspond à la réalisation d’un des engagements-phares de l’équipe municipale auprès des jeunes nanterriens : il leur permet de bénéficier de l’accompagnement de la ville dans la réalisation de projets individuels. Il favorise l’insertion professionnelle, aide les jeunes dans leurs démarches, participe à la création d’un réseau « solidarité emploi » utile à tous et valorise les parcours de réussite.

Comment ?

La ville de Nanterre s’engage à accompagner de façon personnalisée un jeune dans la réalisation de son projet scolaire, professionnel, culturel, artistique ou citoyen, qui peut être mené en France ou à l’étranger. En échange de cette aide, le jeune fournit une contrepartie « citoyenne » qui participe à favoriser le vivre ensemble et la citoyenneté sur la commune.

Chaque jeune bénéficiaire signe avec la ville un contrat qui définit les engagements réciproques. Les modalités de soutien de la municipalité et des partenaires sont arrêtées lors de commissions mensuelles, composées d’élus, de représentants du monde associatif et de professionnels du secteur dans lequel le projet s’inscrit.

Quel bilan ?

Les premiers contrats viennent juste d’être signés. Mais l’action du CLAP depuis 2010 (voir encadré) montre que ce dispositif répond à un véritable besoin : 19 projets suivis en 2010, 21 en 2011, 34 en 2012, 127 en 2013 et 193 en 2014, les jeunes de Nanterre ont su très rapidement se saisir de ce nouvel outil au service de leur avenir.

Le projet en photos

 

L’interview de Patrick Jarry, maire de Nanterre

Les contrats nanterriens de réussite viennent consolider le travail que la ville et le CLAP mènent depuis 2010. Pourquoi était-ce important de formaliser cet échange ?
Patrick Jarry : Avec l’équipe municipale nous avons décidé dès le lendemain de notre élection de mettre en œuvre les contrats nanterriens de réussite pour répondre à une triple ambition :

D’abord pour proposer une offre plus lisible aux jeunes Nanterriens. Il existait plusieurs dispositifs pour les accompagner et les aider à mettre en œuvre leurs projets, ou pour trouver des solutions d’orientation et de formation. Nous avons réuni tous ces dispositifs dans le cadre du contrat nanterrien de réussite et désormais, sur toutes ces questions, il suffit de solliciter l’équipe du CNR pour bénéficier de l’aide de la ville.

Il s’agissait également de systématiser, dans ce cadre, la contrepartie citoyenne demandée aux jeunes en échange de l’aide de la ville. Ce n’était pas le cas jusqu’ici pour tous nos dispositifs.

Enfin nous voulions renforcer la visibilité de l’aide que la ville apporte aux jeunes afin qu’ils soient plus nombreux à nous solliciter mais également que les Nanterriens sachent que nous avons une action forte et efficace en direction des jeunes de notre ville. Avec ce contrat nous démontrons, tous ensemble, que la jeunesse des villes de banlieue populaire, si souvent stigmatisée, a du talent, de l’envie, des idées et qu’elle n’a besoin que d’un petit coup de pouce pour les réaliser.

Quel est l ‘équilibre entre l’apport financier et l’accompagnement individualisé ? Que viennent d’abord chercher les jeunes ?
P.J. : Lorsque nous avons créé le comité local d’aide aux projets des jeunes nous avions fixé comme principe que les financements de droit commun soient systématiquement et prioritairement sollicités ; la participation financière de la ville n’intervenant en dernière instance que pour équilibrer les budgets si nécessaire.

La plus-value de la ville donc, est avant tout, l’accompagnement individualisé. D’ailleurs, les chiffres le montrent puisqu’en 2014 ce sont 54 % des projets accompagnés n’ont fait l’objet d’aucun financement de la ville. C’est également un retour qu’ont fait avec beaucoup de force les jeunes lors de la soirée de signature des premiers contrats : l’importance d’avoir un soutien, une aide, une écoute et des encouragements est supérieure à la bourse elle-même.

L’engagement mutuel est au cœur du contrat nanterrien de réussite Quelles sont les actions citoyennes menées par les jeunes dans ce cadre ?
P.J. : Ces contreparties sont diverses mais attraient toujours à la question de la citoyenneté dans la ville et son impact sur notre vivre-ensemble. Je peux vous en citer quelques unes :

Mise en réseau de jeunes avec les institutions : accompagné pour une formation d’auxiliaire ambulancier après sa sortie de prison, un jeune a orienté plusieurs autres personnes de son quartier vers le Clap et la Mission Locale afin qu’ils puissent s’inscrire et être accompagnés.

Soutien scolaire : une jeune en alternance (ressource humaine), aidée pour trouver une formation et l’achat d’un ordinateur professionnel, a donné des cours d’anglais via une sollicitation du CCAS Jeunes pour un autre étudiant.

Sensibilisation au handicap : le Clap a aidé à la promotion d’un spectacle de danse valides /non valides en Grèce en soutenant la compagnie d’un jeune tétraplégique. En retour celui-ci a sensibilisé des collégiens à la question du handicap et a présenté son spectacle lors de la semaine de Ouf.

Participation à l’organisation logistique de Jobs jeunes : accompagnés dans leur projet sportif, de permis de conduire et de formation, cinq jeunes non diplômés ont participé au forum Jobs jeunes de la ville. Ils ont à la fois aidé à l’installation matérielle du forum puis tenu une buvette pour le public pendant la manifestation.

Création d’une BD et restitution auprès de collégiens : à la suite d’un voyage autour du monde de deux ans le jeune voyageur aidé a réalisé une bande-dessinée sur son parcours et l’interconnaissance entre les peuples. Cette BD a été présentée à des collégiens sur le thème « croire en ses projets et les réussir».

Guinguette du Chemin de l’Ile : soutenu lors de l’été 2012 pour des projets modestes (pratique sportive, permis de conduire, départ en séjour …) cinq jeunes, après cette première période de projets réussis, ont organisé plusieurs manifestations en 2013 (débat avec les habitants du quartier, fête des voisins …). Constitués en association ils ont ensuite lancé la première Guinguette pour favoriser un meilleur vivre ensemble au sein du quartier.

Réalisation d’un clip promotionnel du Clap : soutenue lors de la création cinématographique de son premier court métrage, une jeune réalisatrice a produit un clip de présentation du Clap à travers l’interview de plusieurs autres jeunes aidés.

Accueil à l’international : accompagné dans son projet d’études au Canada, un jeune a ensuite accueilli trois autres nanterriens sur place lors de leur arrivée afin de les aider dans leur installation et pour leur donner les bons plans locaux.

Comment communiquez-vous autour de ce dispositif ?
P.J. : La communication se fait de manière très large et par différents média : en direction des jeunes notamment via les réseaux sociaux avec une campagne spécifique (en pièce jointe), de manière plus institutionnelle en s’adressant à tous les Nanterriens via le magazine municipal ou la Web Tv, en étant présents sur les initiatives de la ville : fêtes dans les parcs, événements de la semaine de OUF (Offensive, Festive et Utile)… Mais également par le bouche à oreille chez les jeunes qui est un vecteur de communication très important.

Que retenez-vous de cette soirée de lancement au cours de laquelle les premiers contrats nanterriens de réussite ont été signés ?
P.J. : Je retiens une chose que j’ai également l’occasion de voir au quotidien dans Nanterre : les jeunes de notre ville ont du talent. Et beaucoup mènent des projets ambitieux à leur terme. C’est pourquoi l’aide que leur apporte la ville est fondamentale. Ces jeunes ont besoin, à un moment donné de leur parcours, d’un coup de pouce. La ville s’engage à leur apporter, moyennant leur contrepartie citoyenne, à travers ces contrats nanterriens de réussite. Enfin pour le symbole, cette soirée s’est déroulée dans la salle des mariages de l’Hôtel de Ville. A l’heure de formaliser cet engagement réciproque entre la ville et ses jeunes, je trouve que c’est un beau clin d’œil !

Le témoignage de Hakim, porteur de projet 

 Je me suis rapproché du CLAP dans le but de passer un diplôme d’ambulancier. Grâce aux animateurs, j’ai retrouvé confiance en moi et j’ai déposé une demande de subvention devant la commission. J’ai obtenu une belle aide financière et j’ai réussi à décrocher mon diplôme au bout de 9 mois. Aujourd’hui, je travaille et je suis heureux de mon parcours 

Contrat nanterrien de réussite par villeetbanlieue