Lors d’un récent colloque organisé par l’Observatoire des zones prioritaires, le chercheur Benjamin Moignard a mis en exergue le rôle des cités éducatives dans le développement de politiques éducatives locales à travers une logique de dispositifs de plus en plus ciblés et fragmentés.
À chaque colloque sur l’éducation prioritaire, la question revient : « Comment se fait-il qu’en 1981, à la création des zones prioritaires, il y ait eu douze ZEP dans la Nièvre ? » Fin novembre 2021, lors de la table ronde intitulée « Géographie de l’éducation prioritaire et pilotage politique » organisée par l’Observatoire des zones prioritaires (OZP), Marc Bablet, ex-inspecteur pédagogique régional, la remet sur le tapis. Taquin, l’ancien enseignant de lettres modernes rappelle que le président de la République de l’époque, François Mitterrand, avait longtemps été député de ce département pas vraiment concerné par la question des banlieues « sensibles ». En pointant cet épisode, Marc Bablet avance une conviction : « L’éducation prioritaire a été une histoire de décisions politiques. » Et de décisions politiques locales en particulier.