Hélène Geoffroy, maire Vaulx-en-Velin, revient sur l’épisode [de l’enterrement du plan Borloo] : «Je n’ai pas compris sa décision, pour mener une politique il faut un plan et il a décidé autre chose. Depuis il y a une certaine amertume chez de nombreux maires.» L’ancienne secrétaire d’Etat à la politique de la ville, sous François Hollande, espère que les débats permettront de «changer le regard» du chef de l’Etat, de le faire «évoluer». Egalement présent, le maire communiste de Montreuil, Patrice Bessac, prévient : «Il y a de la colère, voire de la rage, chez beaucoup de citoyens. Les débats doivent créer du dialogue pas de la frustration.» Comprendre : ça urge et à en croire les édiles de différents départements, la solution se trouve entre les mains de Jean-Louis Borloo.
Un peu après 17h30, Emmanuel Macron arrive à pas lents, le brouhaha laisse place au silence complet. Il serre quelques mains, glisse des mots aux visages familiers et prend la parole un instant pour expliquer les règles du jeu («un débat sans tabou»), avant de laisser le micro aux élus et responsables associatifs. Ils pointent tous les difficultés qui s’aggravent au fil des jours. Le logement, l’éducation, l’égalité, l’emploi, la «distance» entre l’Elysée et les citoyens, tournent dans toutes les bouches. Le nom Jean-Louis Borloo, aussi. Les uns et les autres demandent directement à Macron les causes de «l’abandon» du plan. Une «douche froide», lui souffle Gilles Leproust, maire d’Allonnes dans la Sarthe.
Pour en savoir plus : Libération – du 04 février 2019