Un collectif des quartiers Nord plaide pour un reversement des biens confisqués au trafic envers les associations. Ni manif’, ni coup de gueule en public. Finies les marches blanches. Au lendemain de l’impressionnante fusillade en plein coeur de la cité de La Busserine (14e) le 22 mai 2018, Fatima a presque failli perdre tout espoir. Plus l’envie. Plus la volonté de se battre pour ses quartiers Nord encore réduits le temps d’une vidéo sur Snapchat à l’image du trafic et des morts. « Ça a été traumatisant », reconnaît la présidente de l’association Pas sans nous 13. Tout est dit dans ce nom.
Via cette structure, Fatima porte la voix des oubliés des quartiers. « Mais malgré le choc de la fusillade, il fallait réagir », se reprend la militante. Elle n’est pas la seule. D’autres femmes lui font part de leur émotion. Quelque chose est en train de se mettre en place. Elles ne le savent pas encore. Ces anonymes, ces femmes, vont transformer cette colère du quotidien en projet. Pas n’importe lequel. Si le trafic gangrène les quartiers, autant le tacler à la gorge. « Et pourquoi ne pas récupérer l’argent du crime confisqué pour le reverser aux associations de quartiers ? », se demande l’une. L’idée surprend.
Pour en savoir plus : La Provence – du 25 avril 2019