Même les élus n’y croient pas vraiment. « L’acte I du grand débat national, pour nous, il a déjà eu lieu avec l’appel de Grigny, avec les états généraux de la politique de la ville qui se sont conclus par un atterrissage douloureux, le 22 mai 2017, dans les salons de l’Élysée », raconte Gilles Leproust, maire d’Allonnes et secrétaire général de l’association Ville & Banlieue.
« Il convient de remémorer l’histoire récente », a rappelé cette association fédérant les communes bénéficiant de la politique de la ville. À la suite de l’appel de Grigny, le 16 octobre 2017, plus d’un millier d’élus, d’acteurs associatifs et économiques, ont « parcouru le pays pour « organiser des rencontres, exposer leurs initiatives et actions (…) et formuler des propositions au chef de l’État et au gouvernement ». Mais ces « cahiers de la co-construction » sont passés, depuis, « au pilon », dénonce Ville & Banlieue dans un communiqué cinglant. Quant au rapport Borloo, il a été « directement rangé aux oubliettes, sur fond de mépris affiché à l’endroit des maires, qualifiés de “mâles blancs” et exclus du Conseil présidentiel des villes par Emmanuel Macron lui-même ».
Ce fut une terrible « désillusion », a rappelé Catherine Arenou, maire divers droite de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) et vice-présidente de l’association, sur France Inter. Depuis cet épisode, « il n’y a rien de nouveau, si ce n’est une pauvreté qui s’agrandit et une concentration des difficultés qui augmente ».
Pour en savoir plus : L’Humanité – du 05 février 2019