Un bruit de bétonneuse, l’odeur du clou de girofle, le bruit du travail ouvrier, l’odeur de l’exil, ravivée. Le bruit et l’odeur : deux perceptions invisibles pour parler des familles, de ceux qui vivent dans des grands ensembles, en banlieue des grandes villes. Voilà aussi quelque chose que l’artiste retourne et questionne, à la fois : l’invisibilisation des corps, la dissolution parfois, dans la haine de soi, la violence architecturale, voire quasi carcérale de certains grands ensembles d’immeubles qui rajoute du déracinement à la perte de son pays. Une violence dont il fait l’hypothèse avec d’autres qu’elle est très directement rattachée à la violence impériale, coloniale et esclavagiste. Pour autant, Kader Attia signe avec un titre de résistance, appelant son exposition comme le livre qui l’accompagne « Les racines poussent aussi dans le béton. » Un ouvrage publié par le Mac Val, dans lequel Françoise Vergès, Jalil Bennani, Olivier Marboeuf, Pierre Amrouche, Alexia Fabre, Richard Klein, Marion Von Osten, Jacinto Lageira et Chiara Palermo font entendre leur parole. L’exposition est visible au Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne, à Vitry-sur-Seine.
Pour en savoir plus : France Culture – du 24 avril 2018
Publié dans : Adhérents, Vu ailleurs