Marc Vuillemot, président de l’association, a été reçu avec une délégation d’élus ce mardi 18 juillet matin, au lendemain de l’installation de la « Conférence nationale des Territoires » (CNT) par Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, et Julien Denormandie, son secrétaire d’État.
Outre l’assurance que sera « réparé » l’oubli de l’association parmi celles représentant le « bloc communal » au sein de la CNT, et que des modalités de coopération seront trouvées, il est à retenir la volonté exprimée par les ministres de poursuivre la « politique de la ville » et, en particulier, de tenir l’engagement de porter de 5 à 10 milliards d’euros les moyens consacrés aux programmes des contrats de ville soutenus par l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU).
L’association a rappelé les propositions qu’elle a formulées dans la campagne à l’élection présidentielle et a attiré l’attention des ministres sur l’importance, outre des politiques particulières de rénovation urbaine, de l’accompagnement social, économique et culturels des habitants. Elle a aussi affirmé la nécessité d’une péréquation solidaire des dotations aux collectivités abritant des quartiers prioritaires, et de la « mobilisation discriminante bienveillante » du « droit commun » de l’ensemble des départements ministériels en faveur des presque 5 millions d’habitants des sites « politique de la ville ».
La délégation d’élus a aussi répondu favorablement aux demandes des ministres de leur formuler des propositions pragmatiques sur diverses thématiques.
Des idées seront avancées sur le logement et la « politique de peuplement » ; l’association a rappelé son attachement à un investissement fort de l’État sur le respect des dispositions des lois SRU et ALUR quant à la production, réellement répartie sur l’ensemble des communes, de 25% de logements sociaux de toutes typologies.
Sur la question de l’insertion professionnelle via les « emplois francs », l’association a fait part de son doute quant à la pertinence de ces dispositifs, suite aux résultats médiocres obtenus après leur mise en place en 2013. Elle a formulé l’idée d’une démarche expérimentale pouvant être engagée sur certains territoires volontaires pour concevoir, avec les entreprises, les services publics et les associations ; des stratégies de « médiation » facilitant l’appropriation du dispositif par les employeurs potentiels et les personnes en rupture avec le travail.
Sollicités par les ministres sur les moyens de changer positivement la représentation que se fait des quartiers populaires l’ensemble de la population, les élus de « Ville & Banlieue » apporteront des pistes de réponses et ont, d’ores et déjà, attiré l’attention sur le problème que pose, sans possibilité de « réparation », le traitement négatif par divers médias de certains événements, nuisant ainsi gravement à l’image des territoires prioritaires et de leurs habitants, suggérant une démarche conjointe de l’État et des collectivités pour saisir le -Conseil supérieur de l’audiovisuel-.
Entre autres sujets, l’association a aussi évoqué la nécessité de prêter attention à la question de l’appropriation par les habitants de leur destin urbain, au regard des modes très disparates de constitution et de fonctionnement des « conseils citoyens », et a estimé nécessaire un point évaluatif d’étape de leur mise en œuvre et de la formation de leurs membres.
Un échange de même nature sur les enjeux des quartiers prioritaires de la politique de la ville a également eu lieu à l’Élysée, à la demande d’Anne-Claire Mialot, conseillère « Cohésion des territoires et Logement » du Président de la République.
Répondant à sa sollicitation de production d’avis et idées, l’association a abordé des sujets identiques à ceux précédemment évoqués avec les ministres et quelques autres, dont la question éducative, rappelant par exemple son attachement à ce que les moyens humains destinés au dédoublement des classes de cours préparatoire dans les réseaux d’éducation prioritaire renforcés (REP +) ne soient pas prélevés sur le dispositif « plus de maîtres que de classes », que les collectivités soient accompagnées par l’État pour les aménagements ou créations des locaux scolaires nécessaires, et que tous les quartiers prioritaires de la politique de la ville soient classés en REP +.
L’association, qui sera également reçue prochainement par la conseillère « Cohésion des territoires » du Premier ministre, se félicite de la volonté manifestée par l’État d’avancer en concertation avec les élus des territoires urbains prioritaires.