Marc Vuillemot, maire de La Seyne-sur-Mer et président de Ville & Banlieue, a remis officiellement ce matin à Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, les « propositions de l’association pour la prévention des dérives sectaires et fondamentalistes dans les quartiers prioritaires».
Accompagné de Gilles Leproust, maire d’Allonnes (72) secrétaire général et de Philippe Rio, maire de Grigny (91) membre du bureau de l’association, il a ensuite tenu une conférence de presse dans le Xème arrondissement de Paris, à quelques centaines de mètres des lieux frappés par les attentats du 13 novembre.
D’emblée, le président a resitué l’ambition et l’utilité de ces propositions : « Il ne s’agit pas pour nous d’affaiblir ou de faire douter des mesures prises au titre de l’état d’urgence. Ces mesures sont indispensables mais la réponse aux dérives et aux actes de barbarie que nous avons connus, ne peut être uniquement sécuritaire. Avec ces 3 séries de propositions –sur l’éducation, la culture et le sport, l’insertion la formation et l’emploi, la prévention, la sécurité et la justice– nous voulons que la puissance publique apporte une réponse globale et transversale. C’est la prévention qu’il faut reconstruire et mobiliser dans toutes ses composantes».
Les maires en ont donné de nombreux exemples : dans tous les domaines -chômage, échec et décrochage scolaires, santé- la situation des quartiers populaires et les inégalités se sont aggravées et « il s’agit de relever le défi de l’égalité ». Et les moyens de la politique de la ville et des contrats de ville n’y suffiront pas. Le ministre de la Ville doit interpeller tous ses collègues du gouvernement pour que les 12 conventions interministérielles passées avec son ministère en 201-2014 soient intégralement appliquées, et que l’Etat mobilise ses moyens de droit commun.
Répondant aux questions des journalistes, les élus de Ville & Banlieue sont revenus sur les problèmes les plus cruciaux à leurs yeux : la faiblesse des moyens de police dans les quartiers, la misère de la prévention spécialisée et de la justice des mineurs nourrissant un sentiment d’impunité dévastateur, le dénuement des services de travail social et de médecine scolaire au sein de l’Education nationale, le déficit de personnel et de formation des encadrants des clubs sportifs, enfin le manquement trop fréquent de l’Etat à ses propres engagements, notamment dans le domaine culturel et associatif…
En conclusion, les constats sont partagés et les solutions disponibles. Mais l’austérité imposée aux collectivités et aux services publics a dangereusement affaibli la puissance publique. Si nous voulons restaurer dans les quartiers la confiance dans la République, il faut lui redonner les moyens d’agir sur le terrain. Et les propositions présentées aujourd’hui n’ont d’autre objectif que de la rappeler à ces urgences, qui dépassent l’échéance de l’état d’urgence.