Rapport ONZUS 2013 : Les 7 tendances à retenir

Rapport ONZUS 2013 : Les 7 tendances à retenir

 

La loi Lamy de programmation pour la ville et la cohésion urbaine fera disparaître les ZUS (Zones Urbaines Sensibles). L’ONZUS (Observatoire National des ZUS) disparaîtra donc avec elles, ainsi que son rapport annuel qui signe sans doute ici sa dernière livraison.
Que retenir de cette édition qui s’aventure sur de nouveaux terrains d’enquête ?
Des confirmations, mais aussi quelques tendances moins attendues.

1- Toujours plus de pauvreté et d’inégalités.
36,5 % de pauvres en ZUS contre 12,7% dans leurs unités urbaines d’appartenance. Le taux de pauvreté a ainsi augmenté de 1,3% depuis 2008, et les inégalités se sont creusées de 6 points entre les plus pauvres et les plus riches. Mêmes inégalités au niveau des territoires en ZUS : 14.000 € de revenus par unité de consommation dans les 10% des ZUS les plus riches contre 7.000 € pour les pauvres.

2- Des conséquences différentes pour les hommes et les femmes, qui en arrivent à renoncer à la vie professionnelle. Le taux d’activité a baissé chez les hommes (-1,8%) comme chez les femmes (-5,6%) depuis 2008 ; mais cela s’est traduit différemment parmi ces deux groupes : chômage pour les hommes, retrait du marché du travail pour les femmes.

3- Des performances éducatives très problématiques. Le niveau de bien-être des élèves -sentiment de sécurité, ambiance entre élèves, amitiés à l’intérieur de l’établissement- est très comparable en ZUS et hors ZUS. Et l’ « effet ZEP » perdure puisque la moyenne d’élèves par classe en ZUS s’élève à 20,3 contre 23,1 ailleurs. Mais le taux de retard scolaire à l’entrée en 6ème est presque double en ZUS (21,8% contre 12 ,3%). Les élèves des ZUS sont 2 fois moins nombreux en 1ère générale. Le taux d’illettrisme est 2 fois plus fort en ZUS qu’ailleurs (15% contre 7% en moyenne nationale) et 4 fois plus fort chez les 18/29 ans (12% contre 3%).

4- Pas tout à fait des déserts médicaux, mais un déficit de praticiens menaçant la santé publique. Les ZUS comptent 2,4 fois moins de médecins spécialistes que leurs agglomérations, et 2,3 fois moins de dentistes… tandis que près d’une ZUS sur 8 ne compte aucun établissement de santé de proximité.

5- Jeunes : d’autres trajectoires familiales qu’ailleurs. Les jeunes des ZUS dé-cohabitent plus que les autres entre 16 et 21 ans. Mais les trajectoires se différencient plus tard entre filles et garçons : 75% des filles ont quitté le foyer familial à 26/27 ans, alors que 50% des garçons y demeurent. Sur un autre plan, les jeunes de ZUS sont 2 fois plus nombreux à être parents avant 25 ans, et à 24 ans, les filles des ZUS ont déjà 2 fois plus d’enfants que les autres.

6- Jeunes : toujours un parcours du combattant pour accéder à l’emploi. Les jeunes des ZUS sont toujours surexposés à l’inactivité et au chômage. Ainsi, sur l’ensemble des 16/29 ans, 14% ne sont ni en situation d’emploi ni en poursuite d’études… ce taux atteignant les 40% parmi les moins qualifiés. Incriminés dans ce processus qui touche aussi les jeunes diplômés : le manque de réseau personnel, l’effet quartier, les préjugés liés à la couleur ou à l’origine.

7- Jeunes ménages : même point de vue que leurs aînés sur leurs conditions d’habitat. Les 7% de jeunes qui vivent de façon autonome dans les ZUS se montrent globalement satisfaits d’avoir obtenu un logement sans trop de difficultés et des conditions de vie et de voisinage satisfaisantes dans leur quartier. En revanche, ils pointent comme leurs parents le défaut d’insonorisation de leur logement. Et ils sont encore 44% à juger « lourdes ou très lourdes » les charges globales liées à leur logement.

Lien :
Communiqué ONZUS, le 18 décembre 2013