6 mois pour réformer l’évaluation à l’école

Benoît Hamon, ministre de l’Education nationale, lance une conférence nationale sur l’évaluation des élèves, mardi 24 juin 2014. Son ambition ? Passer d’une notation qui décourage ceux qui sont aujourd’hui en échec scolaire à une évaluation positive, qui stimule le désir d’apprendre et la volonté de progresser.

L’indispensable consensus est-il possible ?
« Trop d’élèves souffrent aujourd’hui des effets négatifs d’évaluations qui ne prennent en compte que leurs lacunes, qui peuvent les décourager dans leurs apprentissages et les freiner dans leurs parcours. Les élèves les plus en difficulté subissent, plus que les autres encore, des évaluations dont ils ne comprennent pas toujours ni les codes, ni les attendus implicites. » Ainsi s’exprime le ministre qui constate également que l’évaluation ne concerne pas seulement l’école, mais que celle-ci doit faire l’objet d’un véritable consensus social : que ses objectifs et ses modalités doivent être compris et partagés de tous, équipes pédagogiques et éducatives, élèves et familles.
Cette ambition peut-elle réussir ? Souvenons-nous qu’elle fut régulièrement évoquée depuis une cinquantaine d’années, mais que le système de notation par lettres instauré par Edgar Faure en 1968 ne survécut que peu d’années… La conférence nationale sur l’évaluation des élèves prend le pari qu’un consensus peut aujourd’hui être trouvé au-delà des querelles pédagogiques et des clivages partisans.

5 questions au cœur du débat.
Derrière le principe d’une évaluation alternative au système de la note sur 20, et la question de l’acceptabilité d’une telle réforme par l’ensemble des acteurs, plusieurs autres questions seront posées pour avancer concrètement vers un autre système. Et ce à travers 5 grandes questions :
– Comment l’évaluation peut-elle être au service des apprentissages des élèves et participer à leurs progrès ?
– Comment rendre compte aux familles des progrès des élèves ?
– Quelle place et quelle forme de la notation dans l’évaluation des élèves ?
– Quels doivent être les moments de l’évaluation dans les parcours des élèves ?
– Comment mobiliser les évaluations dans la détermination des parcours des élèves, leurs choix d’orientation et les procédures d’affectation ?

Un processus ouvert et participatif, devant déboucher en décembre.
Dès juillet, la communauté scientifique et les professionnels de l’éducation seront mobilisés dans le cadre d’un dialogue ouvert et transparent avec les membres de la communauté éducative et l’ensemble de la société, pour aider à la construction de la politique d’évaluation des élèves. Un jury composé d’acteurs et d’usagers du système éducatif exploitera ainsi les travaux et les synthèses de groupes de travail spécialisés, effectués à partir de la recherche et de l’expérience des pratiques nationales et internationales.
Du 8 au 12 décembre 2014, une semaine de l’évaluation sera organisée en conclusion des travaux de la conférence.
Enfin, à l’issue de deux jours d’auditions et de débats publics, le jury remettra ses recommandations au ministre de l’Éducation nationale avant les congés de Noël.

Un débat dont les acteurs de l’éducation prioritaire ne peuvent pas se désintéresser… et dont Ville & Banlieue se fera régulièrement l’écho.

Lien :
http://www.education.gouv.fr